rentrée
Une nouvelle boulangerie a ouvert cet été dans notre village.
Une dame me demande si le pain y est bon, et je lui dis qu’en plus du bon pain les croissants sont excellents.
Le mot croissant illumine son visage.
« Oh », dit-elle dans un soupir de bien-être, « les croissants, c’est les vacances, le repos, le soleil ! C’est le petit déjeuner au lit à l’hôtel, les miettes de bonheur, la fenêtre ouverte, l’air frais et la vue sur la mer. Les croissants, c’est l’été ! Je ne mange des croissants qu’à l’hôtel. »
Je ne regarde plus cette viennoiserie comme avant.
Ce petit feuilleté beurré comme une grasse matinée, croustillant de rayons de soleil, fondant de nonchalance, symbole de villégiature …
Plaisir du réveil, tiède, léger, fragile, éphémère, dans la promesse d’un beau jour d’été.
Et aujourd’hui c’est l’automne, fini le temps des croissants,
mais la nature s’effrite, les feuilles tombent, dorées, craquantes, odorantes, dans les dernières chaleurs de l’été.