Hier

Hier, j’ai planté des géraniums jusqu’à l’épuisement
de mes sacs de terreau et de mes forces.
Je me suis fournie chez un horticulteur pittoresque,
amoureux de ses fleurs.
Chez lui on descend au coeur de la Bretagne profonde,
les serres couvrent le pré, on y parvient par un petit chemin de terre, muni d’une brouette en bois comme on n’en fait plus,
pétunias, pélargoniums, bégonias, verveines et autres campanules ont remplacé les Marguerite aux pis noirs.
Les charpentes des étables de granit se courbent sous le poids des ans, des intempéries atmosphériques, et économiques.
Une grande chienne nonchalante et allaitante nous accueille et nous suit jusqu’à la nurserie végétale.
Le jardinier me choisit les plants les plus solides, m’explique comment les pincer, les rempoter en jardinière,
il les cale délicatement, tendrement dans un carton,
ils sont encore fragiles, me dit-il de ses bébés, et je m’engage à prendre grand soin de ma pouponnière.
Il prend son temps, les clients patientent, on le sait, ne pas être pressé, pas de carte bancaire, pas de prix affichés, confiance,
on n’est pas à la jardinerie où l’on charge soi-même son caddie, où la caissière nous expédie avec empressement et panique quand il lui manque un code-barre.

Photos décalées, des azalées de mon jardin, parce que cette année elles sont épatantes !